Le vieux chant du Guggisberg raconte l’histoire d’amour malheureuse entre Vreneli et Hans-Joggeli, aux alentours de 1680 : « s isch äben e Mönsch uf Ärde, dass i möcht bin ihm sy ».
Il s’agit du plus ancien chant populaire en mineur. Le politicien autrichien Karl Graf von Zinzendorf apprit la chanson au cours d’un voyage en Suisse, et l’inscrivit dans son journal à la date du 25 juillet 1764. Le texte et la mélodie forment une unité, et personne n’échappe à l’attrait particulier de cette chanson qui va droit au cœur.
Cette histoire est toujours vivante à Guggisberg : les costumes de Vreneli et Joggeli ont été confectionnés il y a longtemps ; depuis 1909, la « Vreneli » avec une rose rouge dans la main droite sur une montagne verte à deux sommets est représentée sur le blason de Guggisberg ; Ernst Ruprecht écrivit une opérette à succès sur cette histoire ; la Vreneli attendant son Hans-Joggeli est représentée sur la fontaine située sur la place du village de Guggisberg ; l’artiste Max Brunner a représenté cette histoire d’amour sur un vitrail de l’église de Guggisberg en 1983 ; on trouve également dans le village un « chœur de Vreneli » composé de nombreuses Vrenelis, ainsi qu’un « musée Vreneli ». En novembre 2011, le marionnettiste romand Jean Bindschedler réalisa un théâtre de marionnettes très touchant avec des habitants de Guggisberg et des alentours : « Vreneli + Hans-Joggeli ».
Guggisberg, petit village situé dans la région vallonnée des Préalpes, à la limite entre Berne et Fribourg, s’est fait connaitre par-delà les frontières grâce à cette chanson : un nombre incalculable d’émigrants la ramenèrent dans leur patrie, les Suisses rouges (mercenaires) la chantèrent au cours de missions militaires à l’étranger (jusqu’à ce qu’elle soit interdite sous peine de mort) ; tous étaient tourmentés par le mal du pays qu’elle causait.
Le vieux chant du Guggisberg fait partie des chansons populaires les plus connues ; il fut écrit dans différentes versions et mis en musique de diverses manières. On le trouve dans la plupart des recueils importants de chansons populaires (p. ex. dans le Röseligarte), ainsi que dans de très nombreux livres de chants utilisés dans les écoles, dans les répertoires de chorale (p. ex. nouvelles versions pour les fêtes de chant), et on le retrouve également dans les œuvres classiques (p. ex. dans la symphonie de Hermann Suter en D mineur ou dans les « Four French Folksongs » de Benjamin Britten).
Lieu: Guggisberg
Région: Canton de Berne
Catégorie: Traditions et expressions orales
Institution responsable: Gemeinde Guggisberg